Page:Vivien - La Dame a la louve.djvu/19

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une épouvante inexprimable. Je me rendis compte que le navire venait de toucher un écueil.

Pour la première fois de ma vie, je négligeai ma toilette. J’apparus sur le pont en un costume fort sommaire.

Une foule confuse d’hommes demi-nus s’y bousculait déjà… Ils détachaient en toute hâte les canots de sauvetage.

En voyant ces bras et ces jambes poilus et ces poitrines hirsutes, je ne pus m’empêcher de songer, non sans un sourire, à une phrase de la Dame à la Louve : « Le spectacle d’un gorille n’aurait pas été plus repoussant… »

Je ne sais pourquoi ce futile souvenir me railla, au milieu du commun danger.

Les vagues ressemblaient à de monstrueux volcans enveloppés de fumées blanches. Ou plutôt, non, elles ne ressemblaient à rien. Elles étaient elles-mêmes, magnifiques, terribles,