Page:Vivien - La Dame a la louve.djvu/210

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Elle se sentait déjà perdue dans l’infini, mêlée à l’horizon, aux flots empourprés d’or, aux brumes du lointain, à tout l’air et à toute la clarté sonore. Elle ne craignait point la Mort aux yeux chastes, aux mains graves, elle ne craignait que l’Amour qui ravage l’esprit et la chair.

Blanche comme l’écume sur le gris des rochers, elle songeait que les Dieux cléments, en la livrant virginale à la Mort virginale, lui épargnaient les rancœurs et les souillures de l’implacable Érôs.

Soudain, ses prunelles se fixèrent, dilatées, sur le Monstre de la Mer qui venait du lointain vers la proie immobile, vers la victime royale.

Ses écailles glauques ruisselaient d’eau bleue et verte, et resplendissaient d’éclairs et de rayons. Il était magnifique et formidable. Et ses yeux vastes avaient la profondeur de l’Océan