habituellement les jardiniers. Car la main grossière d’un homme ne devait point, selon la loi conventuelle, souiller les fleurs.
Le plus mystique silence régnait par le couvent. Celles que tourmentait encore le souvenir du verbe venaient, à de rares intervalles, dans le « parloir », où elles reprenaient, pour quelques instants, la vaine pratique du langage humain. Puis elles retrouvaient avec une joie paisible le Songe monial.
Les cérémonies de cette maison d’isolement et de repos avaient lieu par les douloureux couchants. Les jeunes filles aux chevelures fluides murmuraient des vers ou égrenaient des mélopées. Quelques solitaires ferventes erraient à travers les galeries, les regards enchaînés par la splendeur des tableaux et des statues. D’autres cueillaient les fleurs pâles des serres et des jardins, ou s’attardaient à contempler l’infini du crépuscule et de la mer.