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Page:Vivien - La Vénus des aveugles, 1904.djvu/105

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LA VÉNUS DES AVEUGLES


Lys purs qui fleurissez les mystiques images,
Sanctifiez les pelouses et les feuillages.

Lys de Jérusalem, lys noirs où la nuit dort,
Exhalez froidement vos souvenirs de mort.

Vastes lys des autels où l’orgue tonne et prie,
Brûlez dans la clarté des cierges de Marie.

Sollicitez l’avril, ses pipeaux et ses voix,
Ô muguets, lys de la vallée et des grands bois.

Ô lys d’eau, nymphéas des amantes maudites,
Anémones, lys roux des champs israélites,

Soyez la floraison des douleurs de jadis
Pour la vierge aux yeux faux que j’appelai mon Lys.