Aller au contenu

Page:Vivien - La Vénus des aveugles, 1904.djvu/167

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
156
LA VÉNUS DES AVEUGLES

Sombre Lion ailé, plus beau que la Chimère !
Chastement dédaigneux de la grâce éphémère,
Tu flattes ta hideur orgueilleuse, qui dort
D’un noir sommeil parmi les neiges de la Mort.

Tes regards jaunes ont défié la lumière,
Et sur ton col, où ne fume point de crinière,
Une glauque nageoire ondule vers les flots.
— Fuyant la lâcheté des antiques sanglots,
Je tresserai les fleurs vertes du sycomore…
Emporte-moi jusqu’aux limites de l’aurore !