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Page:Vivien - La Vénus des aveugles, 1904.djvu/201

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LA VÉNUS DES AVEUGLES

Large comme l’amphore aux mains de Rébecca,
Ton flanc pâlit parmi les pleurs d’harmonica.

Autour de nous s’attarde un souffle de miracles :
C’est l’heure où se répand la paix des tabernacles.

Les cyprès et les ifs aux silences dévots
Gardent l’urne de grès où dorment les pavots.

Chère, la Mort aux mains ouvertes et prodigues
Accueille indulgemment le poids de nos fatigues,

La Mort qui se détache, ainsi qu’un bas-relief,
Aux murs de ce tombeau plus vaste qu’une nef.

Dans la bénignité du soir et des lumières,
Viens rêver de la Mort aux divines paupières.