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PRAXILLA


Mais dites : « Praxilla ne meurt pas tout entière,
Car ses chants font s’unir les lèvres et les mains,
Et son âme s’attarde en un peu de poussière
Sous les beaux oliviers qui bordent les chemins. »

Ô toi qui jettes un beau regard à travers les fenêtres, vierge par la tête, femme par en bas…


Ô toi qui savamment jettes un beau regard,
Bleu comme les minuits, à travers les fenêtres,
Je te vis sur la route où j’errais au hasard
Des parfums et de l’heure et des rires champêtres.

Le soleil blondissait tes cheveux d’un long rai,
Tes prunelles sur moi dardaient leur double flamme ;
Tu m’apparus, ô nymphe ! et je considérai
Ton visage de vierge et tes hanches de femme.

Je te vis sur la route où j’errais au hasard
Des ombres et de l’heure et des rires champêtres,
Ô toi qui longuement jettes un beau regard,
Bleu comme les minuits, à travers les fenêtres.