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LES KITHARÈDES

Mais, le plus souvent, les Statues des poétesses et des héroïnes furent élevées après leur mort, et il n’y a point la plus légère preuve qu’Anita ait été la contemporaine de ces Artistes. Certains ont voulu voir dans l’épigramme consacrée à Ménédaios une indication relative à la date cherchée. Ils prétendent que Damis était le chef de ce nom, célèbre par sa valeur dans la guerre des Messéniens. Succédant à Aristodème sur le champ de bataille, il l’égala par sa sagesse et son courage (vers 723 av. J.-C.). Mais c’est là une supposition hasardeuse que l’on ne peut guère accepter historiquement.

Dans une telle indécision de distance, toutes les conjectures sont permises. L’hypothèse même de l’existence des deux Kitharèdes, Anyté de Tégée et Anyta de Mytilène, n’est point du tout inadmissible. Le caractère épique de certains vers guerriers contraste brutalement avec la grâce délicate des vers idylliques sur les Nymphes et sur Pan. Comment ne point imaginer, d’ailleurs, que la poétesse de l’épigramme : À la statue de Pan ne se soit point souvenue du verger de Psappha ?

Voici le fragment d’Anyta :

Étranger, repose tes membres brisés sous ces roches : un souffle aimable résonne pour toi dans les verts feuillages. Et bois au jaillissement frais de la source : car ce repos est cher aux voyageurs dans la chaleur brûlante.