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ANYTA DE TÉGÉE

Reste ici, homicide (lance) de bois de cornouiller, et ne répands plus le triste meurtre des ennemis autour de ton ongle d’airain : mais, fixée dans la haute demeure en marbre de l’Athéna, dis la bravoure du Crétois Échécratidas.


Quittant l’air troublé que laboure
Le glaive aux éclairs froids,
Redis au peuple la bravoure
Du valeureux Crétois.
Repose en paix, ô rouge lance !
Évoque, dans la somnolence
De ces murs au grave silence,
Les combats d’autrefois.

Dans l’ombre que l’encens parfume,
Près de l’autel serein,
Tu regrettes le sang qui fume,
Et le choc souverain ;
Sur la plaine où le jour s’efface,
Mélancoliquement tenace,
Tu ne dresses plus la menace
De ton ongle d’airain.