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LES KITHARÈDES
Vous avez la paix candide des années,
Vous êtes le chœur des vivants souvenirs :
Douces, vous tressez les couronnes fanées
Des anciens désirs.
Vous vous attardez, comme autrefois, aux porches
Où Phoibos blondit la mousse et les lichens
Et vous allumez en souriant les torches
Rouges des hymens.
Vous aimez l’automne aux yeux bruns et la rouille
Des ports où le vent laisse un parfum salin :
Vous filez, au chant de votre humble quenouille,
La neige du lin.
La vierge respecte et craint votre sagesse,
Et votre salut est lent comme un adieu,
Femmes aux cheveux blancs, fleurs de la vieillesse,
Vous qui parlez peu…