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Page:Vivien - Poèmes, 1909.djvu/120

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À L’HEURE DES MAINS JOINTES


LE PILORI


Pendant longtemps, je fus clouée au pilori,
Et des femmes, voyant que je souffrais, ont ri.

Puis, des hommes ont pris dans leurs mains une boue
Qui vint éclabousser mes tempes et ma joue.

Les pleurs montaient en moi, houleux comme dos flots,
Mais mon orgueil me fit refouler mes sanglots.

Je les voyais ainsi, comme 0 travers un songe
Affreux et dont l’horreur s’irrite et se prolonge.