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ÉTUDES ET PRÉLUDES


Tel un léger linceul de spectre, le brouillard
Matinal s’allongeait avant de disparaître,
Et le monde était plein d’un immense peut-être.
L’aube était incertaine ainsi que ton regard.

Tu semblais deviner mes extases troublées.
Dans l’ombre je croyais te voir enfin pâlir,
Et j’espérais qu’enfin jaillirait le soupir
De nos cœurs confondus, de nos âmes mêlées.

Nos êtres frémissaient de tressaillements sourds.
Nous espérions avoir atteint l’amour lui-même,
Sa très terrible ardeur et son éclair suprême…
Et le jour s’est levé, comme les autres jours !