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Page:Vivien - Sillages, 1908.djvu/100

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SILLAGES


Elles savent cacher au dur regard du jour
Leur cœur, leur haine triste et leur si triste amour,
Leur âme indifférente à la beauté du jour.

Peu leur importe si, plus tard, enfin vaincues
Par les pouvoirs du jour, leurs musiques vécues
S’éteignent, ainsi qu’un faible appel de vaincues…

Peu leur importe, — tout leur est indifférent,
Car l’univers n’est qu’un luth docile qui rend,
Selon la main, un doux sanglot indifférent.

Elles vivent dans un songe las, solitaires
Comme la lune, ayant choisi, parmi les terres,
Celle où meurent le mieux les âmes solitaires.