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Page:Vivien - Sillages, 1908.djvu/34

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SILLAGES

Et fait frémir de joie et d’orgueil la cité.
Le voici… Chante-nous avec son aide, ô vierge !
Les hymnes rituels de ton pays lointain
Qui pleurent une mort ou comblent un festin.

l’Étrangère

Plus tard je chanterai pour vous plaire, ô très belles !…
Je suis lasse d’avoir erré… Mais grâce aux Dieux
Je me repose enfin parmi vos chœurs heureux.
(Une pause.)
Parlez-moi de Psappha, mes compagnes nouvelles !
Dites-moi ce que sont ses cheveux et ses yeux,
Afin qu’en vieillissant je bénisse les Dieux
D’avoir cueilli la fleur de ses grâces… J’écoute
Tel un pâtre lassé par l’ardeur de la route
Se réjouit du bruit des feuilles et de l’eau.
(Avec une curiosité brûlante :)
Elle est ardente et jeune et son visage est beau ?

Dika

Ses cheveux sont plus noirs encore que l’aile ombreuse
De la nuit noire.

Atthis

De la nuit noire. Et son langage est lent et doux,
Car elle parle ainsi qu’une triste amoureuse.