Aller au contenu

Page:Vivien - Sillages, 1908.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
40
SILLAGES

(Après une légère pause :)
Et que dirai-je encor de la voix éternelle ?
Divine et s’élevant à la hauteur des cieux,
Dédaignant la louange ou le blâme des hommes,
Elle résonne, et nous, les chants jeunes, nous sommes
Selon sa volonté, tourmentés ou joyeux.
Parfois elle caresse, et parfois se courrouce,
Et parfois se lamente, au hasard du mélos.
Elle est incomparable…

l’Étrangère, (se tournant vers Eranna.)

Elle est incomparable… Ô vierge à la voix douce,
Quel est ton nom ?

Eranna

Quel est ton nom ? Je suis Eranna de Télos.

l’Étrangère

Ô toi dans ses beaux chœurs l’unique et la première !
« Désormais une vierge aussi sage que toi,  »
Dit-elle, en aucun cas ne verra la lumière… »
Et ces mots très lointains sont venus jusqu’à moi…
Se rapprochant d’Eranna :
Vierge, demeure ainsi, debout et face à face
Dévoilant la douceur qui sourit dans tes yeux.
Chère à Psappha, chère à Lesbos et chère aux Dieux
Fleuris dans ta splendeur, ô gloire de ta race !