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Page:Vivien - Sillages, 1908.djvu/73

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PARTENZA


Les paysages sont changeants comme les nues…
Qui dira la splendeur des terres inconnues ?

Je me souviens qu’au fond des soirs longs et songeurs,
J’écoutais les très beaux récits des voyageurs.

Ils avaient rencontré la fièvre et la soif rouge
Et le ciel qui s’abat et la terre qui bouge.

Ils avaient triomphé des coups de vent soudains,
 L’orage subissait leurs superbes dédains.

La catastrophe était leur compagne de route,
Ils n’avaient point connu le regret ni le doute…

Et le temps est venu pour moi. Je pars, comme eux,
Selon la volonté des courants hasardeux.

Qu’on détache l’amarre et qu’on hisse les voiles
Dès que s’allumeront les premières étoiles !

Le ciel est doux, l’heure est favorable. À mon tour,
J’irai vers ces pays de terreur et d’amour.