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Page:Vivien - Sillages, 1908.djvu/75

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PARTENZA


Loin d’elle, j’étreignis des femmes inconnues.
Leur image est pareille à la forme des nues,

Aux caprices du vent, aux remous de la mer
Et je ne me souviens de rien qui me fut cher.

Les autres ont passé sur mon chemin, mais elle !
Unique, elle demeure en mon âme éternelle.

Je la verrai toujours ainsi que je la vis,
Avec les mêmes yeux ignorants et ravis.

À travers les hasards des courants et de l’heure
Et des vents et des ciels, elle existe et demeure.

Je m’en retournerai, comme on retourne au port,
Vers celle qui jadis détermina mon sort…

Le chant sourd du passé m’attire et me rappelle,
Et c’est par un beau soir que je reviens près d’elle…