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UNE FEMME M’APPARUT…

creux devant le cercueil, où se fanaient les fleurs pâles. J’entendis, ainsi qu’un glas dominant les sanglots, la phrase liturgique :

Though worms shall eat this body…

Et l’horrible vision de ce corps doux et délicat, en proie aux vers du sépulcre, surgit devant mes yeux embrumés.

Though worms shall eat this body…

Ces paroles retentirent en moi plus profondément que toutes les promesses d’immortalité. Mon âme païenne se lamentait sur la beauté disparue, sur la douceur évanouie. J’étais le regret sans espoir, et la consolation chrétienne m’apparaissait ainsi que la raillerie la plus cruelle.

Je tombai à genoux. Devant qui, devant quoi et pourquoi ? Je ne sais. Je m’agenouillai très simplement, devant quelque chose qui était au-dessus de ma douleur et que je ne comprenais pas…