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UNE FEMME M’APPARUT…

tèrent. Elles ne semblaient plus qu’une mince ligne transversale dans son visage immobile. Je m’écoutais sans m’entendre moi-même…

La voix de Vally, dure comme un choc de métal, raya le silence.

« Je ne m’explique pas ton imbécile obstination à m’irriter et à te rendre intolérable. Tu aurais dû voir que, si je dédaigne les calomnies, je méprise ceux qui s’en font l’écho stupide. Je ne crois pas un seul mot de ces fables ridicules à propos de M. de Vaulxdame, inventées sans doute par ta jalousie en délire. Mais cet énervement perpétuel où tu te complais à me jeter par tes soupçons tracassiers et absurdes, a lassé ma patience. Nous sommes à un tournant du Destin où nos deux routes différentes se séparent. J’ai toujours été loyale envers toi. Je ne t’ai point fait de mensongères protestations de tendresse. Dès la première minute, je t’ai ouvert le néant de mon cœur. J’aurais voulu t’aimer : tu n’as point su m’inspirer l’amour que je souhaitais si vainement.