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Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1904.djvu/189

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UNE FEMME M’APPARUT…

où se sont effeuillés des daturas. Les Élisabeths sont étrangement impérieuses ; elles ont des regards tenaces comme le souvenir. Le sourire des Lucies est doux à l’égal d’une lueur stellaire. Il faut craindre les Faustines, perverses comme des magiciennes et cruelles comme des impératrices romaines. L’âme des Blanches a la pureté des lys expiatoires. Les Adélaïdes ont les lèvres tragiques des amoureuses prédestinées. Les Hélènes sont aussi belles que les statues.

— Voilà une vérité qui ne m’était point apparue. »

Elle s’arrêta.

« J’adore les contes de fées… Quand j’étais petite, mon cheval de bois m’emportait, coursier aux ailes fabuleuses, vers les lointains où les elfes prennent leur essor au clair de lune. J’ai gardé l’âme attentive d’une enfant qui s’étonne des récits merveilleux qu’on lui égrène par les longs soirs d’hiver.

— Vous êtes charmante, Dagmar. Je viendrai vous voir avec un grand plaisir. Pour