Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1904.djvu/195

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
203
UNE FEMME M’APPARUT…

Ah ! t’avoir donné cette arme contre moi, ton lâche amour !

Que je sois perfide et froide, je te l’accorde mais alors pourquoi me prendre comme modèle, en me surpassant ? Tes lettres ne sont qu’un écho du toi aveugle et méchant d’avoir trop souffert…

Lorsque tu auras compris quelle erreur nous sépare, reviens auprès de moi…

Je sortis, en proie à toutes les tempêtes. Des iris bleus, que j’entrevis à une montre, m’évoquèrent la beauté fraîche de Dagmar. Je les lui envoyai, avec ces mots :

Des fleurs, plus belles que les contes de fées, pour une enfant qui n’aime que les contes de fées et les fleurs…

Toute la nuit, j’attendis fiévreusement l’approche de l’aurore. Elle vint enfin, laide et solennelle comme une nativité. Elle semblait redouter obscurément la vie inconnue. Mais que m’importait la tristesse de l’aube ? N’avais-je point en moi la lumière de l’espoir ?