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Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1904.djvu/210

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UNE FEMME M’APPARUT…

Vois comme elles ont pris tes mains, comme elles les compriment, comme elles les possèdent ? »

Elle eut un faible cri d’alouette blessée.

« Tu m’as broyé les doigts… Tu m’as fait très mal…

– Et c’est ainsi qu’elles te feraient toujours mal, car ce sont des mains violentes, qui ont failli devenir des mains criminelles… Elles auraient pu se resserrer mortellement autour d’un cou trop fragile, aussi fragile que ton cou d’enfant… Vally me l’a dit autrefois : je suis une âme mauvaise, et ce que j’aime le plus dans l’amour, c’est la colère et la haine. Mais il y a encore place en moi pour une pitié attendrie devant l’exquise faiblesse confiante. Tu ne souffriras pas de ton caprice puéril, Dagmar… »