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Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1904.djvu/220

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UNE FEMME M’APPARUT…

Dagmar avait accepté en aveugle l’Inconnu le plus redoutable. Elle ne s’était point épouvantée devant le mystère des Êtres à venir… Insouciante pour eux comme pour elle-même, elle livrait tout le futur au Hasard perfide.

Et le jeune époux, irréfléchi comme elle, s’abandonnait avec une égale faiblesse ignorante au caprice d’une Destinée incertaine. C’étaient, en vérité, deux enfants ingénument éblouis de chimères, perdus dans la forêt ténébreuse.

Le jour de son mariage, je m’attristai sur cette grâce virginale barbarement immolée. La maternité hideuse déformerait donc ce corps insexué. Et le rut conjugal souillerait cette chair pétrie d’églantines puériles…

Je demeurai inconsolable devant cet effeuillement d’un songe…