Page:Vivien - heure mains jointes 1906.djvu/128

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Venez à moi, mes deux amours, mes bien-aimées…
Je vous entourerai de vos anciens décors,
Je vous rendrai vos fleurs, vos gemmes et vos ors,
Et je rallumerai vos torches consumées.

Vous fûtes ma splendeur et ma gloire et mon chant,
Toi, Loreley, clair de lune, rire d’opale,
Et toi dont la présence est calme et vespérale,
Et l’amour plus pensif que le soleil couchant.

Ô vous que mes désirs et mes pleurs ont parées,
Toi que j’aimais hier, toi que j’aime aujourd’hui,
Allons vers les palais d’où les reines ont fui,
Et vers les faibles mers qui n’ont point de marées.

Le dernier frisson d’or s’est tu dans les guêpiers…
Toi, pâle comme Atthis, et toi, ceinte de roses
Comme Dika, marchons sur les routes moroses
Qui n’ont point su garder l’empreinte de nos pieds.