Page:Vivien - heure mains jointes 1906.djvu/13

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Nous savons effleurer d’un baiser de velours,
Et nous savons étreindre avec des fougues blêmes ;
Nos caresses sont nos mélodieux poèmes…
Notre amour est plus grand que toutes les amours.

Nous redisons ces mots de Psappha, quand nous sommes
Rêveuses sous un ciel illuminé d’argent :
« Ô belles, envers vous mon cœur n’est point changeant… »
Celles que nous aimons ont méprisé les hommes.

Nos lunaires baisers ont de pâles douceurs,
Nos doigts ne froissent point le duvet d’une joue,
Et nous pouvons, quand la ceinture se dénoue,
Être tout à la fois des amants et des sœurs.

Le désir est en nous moins fort que la tendresse.
Et cependant l’amour d’une enfant nous dompta
Selon la volonté de l’âpre Aphrodita,
Et chacune de nous demeure sa prêtresse.