Page:Vivien - heure mains jointes 1906.djvu/167

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Nous poserons nos pieds triomphants sur les mers,
Nous nous réjouirons de la danse des vagues ;
Pour nous s’animeront les brumes, formes vagues,
Et pour nous brilleront les sillons de l’éclair.

Les mouettes crieront vers nous et vers l’orage
Que nous apporterons dans le creux de nos mains…
Or voici qu’on entend les combats surhumains
Et le cri des vaincus sur le blême rivage.

Voici, mes Dieux, que vous riez comme autrefois
Et que l’aigle tournoie au-dessus de son aire.
Nous avons déchaîné la meute du tonnerre,
Et les falaises ont reconnu notre voix.

L’espace écoutera nos farouches musiques
Et les cieux révoltés ploieront sous notre effort…
Venez à moi qui vous attends, mes Dieux du Nord !
Je suis la fille de vos Skaldes héroïques…