Page:Vivien - heure mains jointes 1906.djvu/52

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Le flot recèle un long regret lascif et tendre,
Et le silence et l’eau trouble semblent attendre.

Là, les larges lys d’eau lèvent leur front laiteux.
Les éphémères d’or y meurent, deux à deux…

Je choisirai, pour te louanger, les paroles
Qui coulent comme l’eau parmi les herbes folles.

Les lys semblent offrir leur coupe bleue au jour :
C’est l’élévation des calices d’amour.

Les éphémères font songer, tournant par couples,
À des femmes valsant, ondoyantes et souples.

Les lotus léthéens lèvent leur front pâli…
Ma Loreley, glissons lentement vers l’oubli.

Dans un loyal adieu, tenons-nous enlacées
Et mourons, comme les libellules lassées.

Je te dirai : « Voici l’Étang Mystérieux
Que ne connaîtront point les hommes curieux.