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CHAPITRE VI
LIBERTÉ RELIGIEUSE ET LIBERTÉ ECCLÉSIASTIQUE
Dans le domaine de la religion et de l’Église, on peut entendre par liberté deux choses très différentes : 1o l’indépendance du corps ecclésiastique (tant clergé que fidèles) par rapport au pouvoir extérieur de l’État ; et 2o l’indépendance des individus en matière de religion, c’est-à-dire le droit concédé à chacun d’appartenir ouvertement à telle ou telle communion, de passer librement de l’une d’elles à une autre, ou de n’appartenir à aucune et de professer impunément toute espèce de croyances et d’idées religieuses tant positives que négatives[1]. Pour éviter toute confusion, nous appellerons la première — liberté ecclésiastique, et la seconde — liberté religieuse[2]. — Toute Église suppose une cer-
- ↑ Nous n’avons pas à parler ici d’une troisième espèce de liberté, celle des différents cultes reconnus par l’État. Une certaine liberté des cultes (dans leur statu quo) est imposée par la force des choses à un empire qui, comme la Russie, compte plus de trente millions de sujets en dehors de l’Église dominante.
- ↑ Les termes usités dans ce dernier sens — liberté de conscience et liberté de confession — devraient être rejetés comme impropres :