prêt à sévir contre toute infraction à cette orthodoxie établie moins avec l’assistance du Saint-Esprit qu’avec celle des lois pénales de l’Empire russe[1].
« Le procureur supérieur du Synode, comme chef responsable de l’Église, présente chaque année à l’Empereur un compte-rendu de l’état de cette institution. Il n’y a aucune différence quant à la forme et au style entre ces comptes-rendus et ceux des autres ministères, par exemple le Ministère des Voies de communication. On y voit les mêmes divisions et subdivisions de matières ; seulement, au lieu des titres : « chaussées », « chemins de fer », « fleuves navigables », le compte-rendu de M. le procureur supérieur porte les rubriques : « affirmation et propagation de la foi », « activité pastorale », « manifestations du sentiment religieux, de dévouement à la personne sacrée de Sa Majesté », etc[2]. » Le compte-rendu de l’an 1866, analysé par Aksakov, se termine par cette conclusion caractéristique : « L’Église russe, infiniment redevable de sa prospérité à l’attention auguste du souverain, est entrée dans la nouvelle année de son existence avec des forces renouvelées et des promesses plus grandes pour l’avenir[3]. »
L’Église a abdiqué sa liberté ecclésiastique ; et l’État en échange lui a garanti son existence et sa