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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/195

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CHAPITRE V.


LES CLEFS DU ROYAUME


Comme s’il ne voulait laisser aucun doute possible sur l’intention et la portée de ses paroles concernant la pierre de l’Église, Jésus les complète en conférant explicitement le pouvoir des clefs, l’intendance suprême de son Royaume, au pouvoir fondamental de l’Église, institué dans la personne de Simon Pierre. « Et je te donnerai les clefs du Royaume des cieux. » Ici il nous faut tout d’abord écarter un contre-sens que nos polémistes « orthodoxes » attribuent à Jésus-Christ. Pour effacer le plus possible la différence entre Pierre et les autres apôtres, on affirme que le pouvoir des clefs n’est autre chose que le pouvoir de lier et de délier. Après avoir dit : « Je te donnerai les clefs » Jésus aurait répété la même promesse en d’autres termes. Mais quand on parle de clefs, il faudrait dire fermer et ouvrir et non lier et délier, comme nous lisons en effet dans l’apocalypse (pour nous borner seulement au Nouveau Testament) : ’Ο εκων την κλειδα