Aller au contenu

Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/262

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

logique — du grand Athanase. Nous allons voir immédiatement pourquoi le gouvernement impérial ne réussit pas à maintenir l’hérétique Nestorius et à perdre saint Cyrille. — Peu de temps après, les rôles changèrent de nouveau : le patriarcat de Constantinople eut en saint Flavien un digne successeur de Jean Chrysostome, et le siège d’Alexandrie passa à un nouveau Théophile, — Dioscore, surnommé le pharaon d’Égypte. Saint Flavien était un homme doux et sans prétentions ; Dioscore, souillé de tous les crimes, se signalait surtout par une ambition démesurée et par un esprit despotique auquel il devait son surnom. Au point de vue purement politique il était évident que le gouvernement impérial n’avait rien à craindre de saint Flavien, tandis que les aspirations dominatrices du nouveau « pharaon » devaient inspirer une juste méfiance. Mais saint Flavien était orthodoxe ; et Dioscore avait le grand avantage de favoriser la nouvelle hérésie monophysite. À ce titre il obtint la protection de la cour de Byzance[1] ; et un concile œcuménique fut convoqué sous ses auspices pour donner à sa cause une autorité légale. Dioscore avait tout

  1. Le plus curieux et ce qui donne une confirmation éclatante à notre thèse (sur la prédilection des empereurs byzantins pour l’hérésie comme telle), c’est que le même empereur Théodose II, qui avait soutenu l’hérésie nestorienne, condamnée malgré lui par l’Église, devint ensuite le protecteur zélé d’Eutychès et de Dioscore qui représentaient l’opinion diamétralement opposée au nestorianisme mais également hérétique.