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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/269

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manente. Mais parce que c’était une négation dissimulée, abritée sous la grande autorité théologique de saint Cyrille (qui, en insistant contre Nestorius sur l’unité de la personne en Jésus-Christ, avait laissé échapper de sa plume une formule inexacte : Μία φύσις τοῦ Λόγου σεσαρκωμένη. — La nature une du Dieu Verbe, incarnée), il était nécessaire de donner à la vérité de l’humanité divine une nouvelle formule, claire et définitive. Tout le monde orthodoxe attendait cette formule du successeur de saint Pierre. Le pape Léon lui-même était pénétré de l’importance de la question. « Le Sauveur du genre humain, Jésus-Christ, disait-il, en établissant la foi qui rappelle les impies à la justice et les morts à la vie, versait dans l’esprit de ses disciples les admonitions de sa doctrine et les miracles de ses œuvres, afin que le même Christ soit reconnu comme le Fils unique de Dieu et comme le Fils de l’Homme. Car l’une de ces croyances, sans l’autre, ne profitait pas au salut, et il était également périlleux de croire le Seigneur Jésus-Christ seulement Dieu et non homme, ou seulement homme et non Dieu (en se faisant dans le premier cas inaccessible à notre infirmité, et, dans le second, impuissant à nous sauver). Mais il fallait confesser l’un et l’autre, car de même que la véritable humanité était inhérente à Dieu, ainsi la vraie divinité était inhérente à l’Homme. C’est donc pour confirmer la connaissance éminemment