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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/274

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Le concile œcuménique s’étant assemblé à Chalcédoine (en 451), sous la présidence des légats romains, le premier d’entre eux, l’évêque Paschasinus, se leva et dit : « Nous avons des instructions du bienheureux évêque apostolique de la ville de Rome, qui est le chef de toutes les Églises, et il nous est prescrit de ne pas admettre Dioscore au sein du concile[1]. » Et le second légat Lucentius expliqua que Dioscore était déjà condamné pour avoir usurpé le droit de juger et pour avoir convoqué un concile sans le consentement du siège apostolique, ce qui n’était jamais arrivé auparavant et ce qui était interdit (ὂπερ ούδἐποτε γέγονεν όὺδε ἒξον γενέσθαι)[2]. Après de longs pourparlers, les représentants de l’empereur déclarèrent que Dioscore ne siégerait pas comme membre du concile, mais qu’il comparaîtrait comme accusé, puisque après sa condamnation par le pape il avait encouru l’accusation sur de nouveaux chefs[3].

Le jugement fut précédé de la lecture de l’épître dogmatique du pape que tous les évêques orthodoxes acclamèrent en s’écriant : Pierre a parlé par la bouche de Léon[4] ! Dans la séance suivante plusieurs clercs de l’Église d’Alexandrie présentèrent une supplique adressée « au très saint et aimé de

  1. Conciliorum collectio (Mansi), Ibid., 580, 1.
  2. Ibid..
  3. Ibid., 545.
  4. Ibid., 972.