nens — dans l’action absolue ; antequam terra fieret delectabar — dans la jouissance pure et parfaite. En d’autres termes, Dieu possède sa substance unique et universelle ou sa sagesse essentielle comme Père éternel, comme Fils et comme Saint-Esprit. Ayant ainsi une seule et même substance objective, ces trois sujets divins sont consubstantiels.
La Sagesse nous a dit en quoi consiste son action — c’est de composer le tout (eram cuncta componens). Elle va nous dire aussi en quoi consiste sa jouissance : mesakheqeth lephanav becol heth ; mesakheqeth bethebél artso, veshahashonhaï eth-bené Adam — ludens coram eo omni tempore ; ludens in universo terræ ejus, et deliciæ meæ cum filiis hominis[1] — jouant devant Lui tout le temps, jouant dans le monde terrestre, et mes délices avec les fils de l’Homme. —
Quel est donc ce jeu de la Sagesse divine et pourquoi trouve-t-elle ses délices suprêmes dans les fils de l’homme ?
Dieu dans sa substance absolue possède la totalité de l’être. Il est un dans le tout, et Il a tout dans son unité. Cette totalité suppose la pluralité, mais une pluralité réduite à l’unité, actuellement unifiée. Et en Dieu, qui est éternel, cette unification est éternelle aussi ; en Lui la multiplicité indéterminée n’a jamais existé comme telle, ne s’est jamais produite
- ↑ Prov., Sal. VIII, 30, 31.