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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/95

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dans la vie du catholicisme, c’est l’Orient chrétien qui, depuis mille ans, est privé de cette manifestation importante de l’Église Universelle, et nos meilleurs théologiens (Philarète de Moscou, par exemple) avouent eux-mêmes qu’un concile œcuménique est impossible pour l’Église orientale tant qu’elle demeure séparée de l’Occident. Mais il n’en coûte rien à nos soi-disant orthodoxes d’opposer un concile impossible aux conciles réels de l’Église catholique et de défendre leur cause avec des armes qu’ils ont perdues et sous un drapeau qu’on leur a enlevé.

La papauté est un principe positif, une institution réelle, et si les chrétiens orientaux croient que ce principe est faux, que cette institution est mauvaise, c’est à eux de réaliser l’organisation désirable de l’Église. Au lieu de cela, on nous renvoie à des souvenirs archéologiques, tout en s’avouant impuissant à leur donner une portée pratique. Et ce n’est pas sans raison que nos anticatholiques vont si loin chercher un point d’appui pour leur thèse. Oseraient-ils, en effet, s’exposer à la risée du monde entier en déclarant le synode de Saint-Pétersbourg ou le patriarchat de Constantinople le vrai représentant de l’Église Universelle ? Mais comment parler de recourir tardivement aux conciles œcuméniques quand on est forcé d’avouer qu’ils ne sont plus possibles ? Ce n’est qu’un effort dans le vide qui découvre complètement le côté faible de