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Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/147

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souffrons tous peu où prou, avec des nuances à l’infini, depuis les frénétiques qui tuent ou se tuent, jusqu’aux rêveurs assoupis qui philosophent dans leur fauteuil, comme moi.

Et le remède ? me direz-vous. Je n’en connais pas. Fermer nos écoles, supprimer nos contacts avec la civilisation, maintenir violemment dans les bas-fonds populaires chaque individu qui cherche à s’en échapper ? – Vous savez bien que c’est impossible. Ah ! il y a encore vos braves amis d’Occident, qui sont bien amusants. Ils arrivent ; examinent le malade et décrètent d’un ton doctoral que, pour le guérir, il faut lui appliquer une bonne constitution selon la formule. Cela me rappelle toujours les gens qui vendent des onguents sur les places, pour mettre fin à tous nos maux en vingt-quatre heures ; vous savez comment on les appelle.