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Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/208

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Je m’en aperçus bien en ouvrant ma fenêtre à la bise glacée. Ma main se posa sur les douces zibelines ; elles gardaient toujours je ne sais quelle tiédeur intrinsèque et mystérieuse. Brrr…, pensais-je, comme il ferait bon se pelotonner dans cette chaude fourrure avant d’affronter un pareil temps ! Je repoussai avec honte cette sotte idée. Mais on sait que les sottes idées ont des façons particulières de faire leur chemin et des arguments particuliers à leur service. « À quoi bon, disait la tentatrice, prendre une fluxion de poitrine quand on peut s’en garer ? Crois-tu qu’aucun affublement puisse étonner tes braves paysans ? Ces gens simples ne remarquent rien, et quand bien même les filles du village souriraient un peu, le grand mal ! ».

— Je luttais : les amoureux savent comment finissent les luttes avec les sottes idées. Après