Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/23

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pas de vivre en excellents termes avec les vieux abus, d’héberger volontiers les officiers de police du district, concussionnaires notoires mais bons diables, et d’affermer très cher le cabaret communal à un juif qu’il maltraitait.

Si l’on croit après cela que M. P… était une nature médiocre, je me suis mal fait comprendre. Il était incapable d’agir et de se décider, il en était incapable avec volupté, voilà tout ; mais son esprit avait de l’étendue, plutôt trop de richesses, trop de vues, et de trop longue portée. Ces vues n’étaient ni moins ingénieuses, ni moins plausibles, ni moins contradictoires que celles de votre journal favori, où écrivent des gens de si grande valeur. Excellent voisin et bon maître, au demeurant, serviable, sensible, vibrant pour les intérêts et la grandeur de sa patrie, toujours prêt à en parler éloquemment ;