Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/53

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ces hommes, saisis de la même pensée, attendirent pour agir qu’elle se fût tue, cette voix terrible de l’horloge qui avait sonné tant d’heures de peine, marqué des douleurs et des fins de vies.

Ce bruit rappela Akoulina à elle-même, à son idée fixe. Elle se releva et jeta vers la porte un dernier regard chargé de détresse. Plus d’un suivit la direction de ce regard, même parmi les membres du tribunal ; à ce moment-là, nul ne se fût étonné, je crois, si Anton Pétrovitch eût paru sur le seuil. Obéissant à la pensée de tous, je me retournai, je l’avoue.

La porte ne bougea pas ; mais, à ma grande surprise, j’aperçus au fond de la salle une pelisse de renard que je connaissais bien, avec ses maigres plis, son odeur de froid et de neige. L’oncle Fédia était entré depuis un instant et se dissimulait dans l’encoignure. Ses