Page:Vogüé - Regards historiques et littéraires - 1900.djvu/315

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sans retour. — Combien de douloureuses minutes d’amour, — combien de j« >i<*s mnrtes ! Debout près d’elle, je me taisais, — et j’étais prèl à tomber ;ï i ;ci , — envalii (l’|n ni vanh* e ! de chagrin, — comme à l’apparition d’une ombre chérie. » On croira sans peine que cette àme apeurée et visionnaire alla toujours se concentrant. De plus en plus, elle se replie sur elle-même avec une fierté dédaigneuse ; elle absorbe dans son enveloppe de nacre tout ce qu’elle reçoit de clartés, d’impressions du dehors, et n’en laisse transparaître qu’un frisson diffus. « Mon âme est l’Elysée des ombres, — des ombres muettes, lumineuses et belles. — Elles demeurent étrangères aux soucis, — aux joies et aux douleurs du temps bruyant où je vis. « Mon àme est l’Elysée des ombres. — Qu’y a-t-il de commun entre la vie et toi, — entre vous r fantômes de mes meilleurs jours passés, — et cette foule incapable de sentir ?


Silentium.

« Tais-toi, cache-toi et dérobe — tes pensées, tes sentiments. — C’est assez que dans le fond de ton âme — ils se lèvent et se couchent — comme les