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Page:Voisenon - Œuvres complètes, romans et contes, première partie, 1781.djvu/213

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paresseux que vous : je me charge d’être le pere de mes enfans ; mais je veux savoir si personne ne se mêlera de mes affaires, et c’est pour cela qu’il faut aller trouver le grand Instituteur.

Du plus loin qu’il l’apperçut, il lui cria : Divin Oracle, je veux me marier. Et moi je ne le veux pas, poursuivit Tricolore. Hé bien, repartit le grand Instituteur, vous avez raison tous les deux. Nous venons vous demander, dit la Fée Rancune, ce qui en arrivera. Bien des choses, répondit l’homme inspiré. Je dois premiérement vous avertir que le mari de la Princesse et son amant seront deux. Ecoutez-moi... l’avenir se découvre à mes regards.....

Le Prince Discret aura les prémices de la Princesse ; tant mieux pour elle. Le Prince Discret n’aura pas les prémices de la Princesse ; tant mieux pour moi.

Vous n’avez pas le sens commun, dit à l’instant Tricolore ; voilà deux Oracles qui se contredisent. Ils n’en sont pas moins vrais, repartit le Prophete. Je puis donc m’attendre, dit Potiron, que si j’épouse cette Demoiselle, je n’en aurai pas les gants ? Cela demande explication, répliqua le grand Instituteur. Elle vous apportera ses prémices, cela est certain ; mais il faudra qu’auparavant elle ait eu dix-sept enfans.