ces plaiſirs reſſemblent à ceux qu’une
jeune femme bien amoureuſe peut
trouver dans les bras d’un mari jeune,
frais & vigoureux. Madame en doit
ſavoir quelque choſe ! Moi ! replique-t-elle,
non, en vérité, je n’en ſais
rien du tout. Je n’ai jamais été amoureuſe
de mon mari ; j’ai vingt ans, je
n’en avais que ſeize lorſque je l’épouſai,
& il en avait cinquante-huit. Je
n’ai jamais trouvé grand plaiſir avec
lui. Continuez à lire, ces délices des
élus me font un grand, plaiſir.
M. Henri Roch reprend le livre ; mais en liſant il ne perd pas de vue Madame la dévote, il voit ſon viſage ſe colorer & s’enflammer inſenſiblement ; ſes yeux, à demi fermés, ſont tournés & fixés ſur lui, des ſoupirs entrecoupés s’échappent par intervalle de ſa bouche. Ah ! Monſieur Roch, s’écrie-t-elle, arrêtez, je n’en puis plus, ces délices du paradis me donnent des vapeurs ; que vais-je devenir ?