par les ſages précautions que nous
avons priſes. Savez-vous, mon cher
M. Roch, que je ſerais très-fâchée
que fuſſiez damné, ſur-tout en ce
tems-ci où il fait une chaleur exceſſive ;
mais je n’en crois rien. N’eſt-ce
pas pour l’amour de Dieu que vous
avez diſſipé mes vapeurs ? N’avez-vous
pas rapporté à Dieu le plaiſir
que vous avez goûté, ſi toutefois
vous en avez goûté ? — Hélas ! oui,
Madame, j’en ai goûté un bien grand,
un plaiſir céleſte, incomparable, un
plaiſir des anges, & qui n’était pas
fait pour un miſérable & chétif pécheur
comme moi. Je crains de ne
l’avoir pas entierement rapporté à
Dieu, & de m’être un peu damné
quand vous me preſſiez dans vos bras ;
quand mes mains preſſaient votre ſein,
ce ſein le plus beau que le ciel ait
peut-être jamais formé. Je n’en ſuis
pas bien ſûr, mais je crains de m’être
oublié dans certains momens de tranſ-
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Apparence
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DE M. HENRI ROCH.
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