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LETTRES
DE MONSIEUR
DE VOITURE
À Monsieur de Balzac.
LETTRE I.
onsieur, s’il est vray que j’ay tousjours
tenu dans vostre mémoire le rang
que vous me dites, vous n’avez pas eu,
ce me semble, assez de soin de mon
contentement, d’avoir tant tardé à me donner une
si bonne nouvelle, et souffert si long-temps que je
fusse le plus heureux homme du monde sans le
sçavoir. Mais peut-estre que vous avez jugé que
cette fortune estoit tellement au delà de ce que je
devois espérer qu’il vous falloit avec loisir chercher
des termes pour me la rendre croyable, et qu’il
estoit besoin que toute la rhétorique fût employée
pour me persuader que vous ne m’aviez pas oublié.