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Page:Voizard - Etude sur la langue de Montaigne, 1885.djvu/45

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Les exemples de ces différences ou plutôt de ces négligences orthographiques abondent dans les trois premières éditions (1580, 1582, 1587). On y trouve aussi plus de lettres étymologiques ou parasites que dans les manuscrits : saincte image (L. I, chap. Ier) ; prise… faulce (id., ch. 4) ; faux subject (ibid.) ; immagination (L. 1, ch. 8) ; estrangetté (ibid.) ; trouppe (L. I, ch. 5), etc.…

Ai remplace e ou ei : capitaine (L. I, ch. 1).

Contrairement à l’usage suivi par Montaigne, dans ses notes manuscrites, a nasal est remplacé assez souvent par en, surtout dans les adverbes : recommendation (L. I, ch. 9), apparences (ibid.) ; honorablement (L. I, ch. 7) ; expressement (ibid.) ; constamment (L. I, ch. 14), etc.… ; il semble (L. II, ch. 13).

U, des dialectes méridionaux, est remplacé presque partout par la diphthongue eu : humeurs (L. I, ch. 3) ; malheurs (id., ch. 4) ; seigneurs (id., ch. 5) ; valeur (L. II, ch, 13) ; douleur (ibid.).

Quelquefois o nasal est mis pour la diphthongue oi : parolle elongnée (L. I, ch. 9) ; je m’eslongneray (id., ch. 20).

Dans tous les cas, rien de précis ; la confusion semble être la règle.