maintenir l’équilibre entre les forces, d’assurer à chacun son bien-être, afin que, dans le choc de société à société, tous les membres portassent un même intérêt à la conservation et à la défense de la chose publique.
La splendeur et la prospérité des empires ont donc eu à l’intérieur, pour cause efficace, l’équité des gouvernements et des lois ; et leur puissance respective a eu pour mesure, à l’extérieur, le nombre des intéressés, et le degré d’intérêt à la chose publique.
D’autre part, la multiplication des hommes, en compliquant leurs rapports, ayant rendu la démarcation de leurs droits difficile ; le jeu perpétuel des passions ayant suscité des incidents non prévus ; les conventions ayant été vicieuses, insuffisantes ou nulles ; enfin les auteurs des lois en ayant tantôt méconnu et tantôt dissimulé le but ; et leurs ministres, au lieu de contenir la cupidité d’autrui, s’étant livrés à la leur propre ; toutes ces causes ont jeté dans les sociétés le trouble et le désordre ; et le vice des lois et l’injustice des gouvernements, dérivés de la cupidité et de l’ignorance, sont devenus les mobiles des malheurs des peuples et de la subversion des États.