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Page:Volney - Œuvres choisies, Lebigre, 1836.djvu/16

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vi
NOTICE SUR LA VIE ET LES ÉCRITS

parents. Les réflexions continuelles qu’il faisait à ce sujet, et les mauvais traitements qu’il éprouvait, le plongeaient dans une mélancolie qui devint habituelle, et qui contribua peut-être à diriger son esprit vers la méditation. Cependant son oncle maternel venait quelquefois le voir. Aussi affligé de l’abandon dans lequel on laissait cet enfant que surpris de sa résignation et de sa douceur, il détermina M. Chassebœuf à retirer son fils de ce collège pour le mettre à celui d’Angers.

Constantin avait alors douze ans ; il sentait sa supériorité sur tous ceux de son âge ; et, loin de s’en prévaloir et de se ralentir, il ne s’adonna au travail qu’avec plus d’ardeur. Il parcourut toutes ses classes d’une manière assez brillante pour qu’on en gardât longtemps le souvenir dans ce collège.

Au bout de cinq années, le jeune Constantin ayant fini ses études, brûlait du désir de se lancer dans le monde. Son père le fit revenir d’Angers ; et, ses occupations ne lui permettant pas sans doute de s’occuper de son fils, il se hâta de le faire émanciper, de lui rendre compte du bien de sa mère et de l’abandonner à lui-même.

À peine âgé de dix-sept ans, Constantin se trouva donc maître absolu de ses actions et de onze cents livres de rente. Cette fortune n’était pas suffisante : il fallait prendre une profession ; mais, naturellement réfléchi, et voulant tout voir