« Celui qui pratique mes préceptes jusqu’au quatrième degré de perfection, acquiert la faculté de voler en l’air, de faire mouvoir le ciel et la terre, de prolonger ou de diminuer la vie (de ressusciter).
« Le samanéen rejette les richesses, n’use que du plus étroit nécessaire ; il mortifie son corps ; ses passions sont muettes ; il ne désire rien ; il ne s’attache à rien ; il médite sans cesse ma doctrine ; il souffre patiemment les injures ; il n’a point de haine contre son prochain.
« Le ciel et la terre périront, dit Fôt : méprisez donc votre corps composé de quatre éléments périssables, et ne songez qu’à votre ame immortelle.
« N’écoutez pas la chair : les passions produisent la crainte et le chagrin ; étouffez les passions, vous détruirez la crainte et le chagrin.
« Celui qui meurt sans avoir embrassé ma religion, dit Fôt, revient parmi les hommes jusqu’à ce qu’il la pratique. »
Le lama allait continuer, lorsque les chrétiens, rompant le silence, s’écrièrent que c’était leur propre religion que l’on altérait, que Fôt n’était que Jêsous lui-même défiguré, et que les lamas n’étaient que des nestoriens et des manichéens déguisés et abâtardis.
Mais le lama, soutenu de tous les chamans, bonzes, gonnis, talapoins de Siam, de Ceylan, du