de l’histoire, que l’homme, méditant sur sa condition, commença de s’apercevoir qu’il était soumis à des forces supérieures à la sienne et indépendantes de sa volonté. Le soleil l’éclairait, réchauffait ; le feu le brûlait, le tonnerre l’effrayait, l’eau le suffoquait, le vent l’agitait ; tous les êtres exerçaient sur lui une action puissante et irrésistible. Long-temps automate, il subit cette action sans en rechercher la cause ; mais du moment qu’il voulut s’en rendre compte, il tomba dans l’étonnement ; et passant de la surprise d’une première pensée à la rêverie de la curiosité, il forma une série de raisonnements.
« D’abord, considérant l’action des éléments sur lui, il conclut de sa part une idée de faiblesse, d’assujettissement, et de leur part une idée de puissance, de domination ; et cette idée de puissance fut le type primitif et fondamental de toute idée de la divinité.
« Secondement, les êtres naturels, dans leur action, excitaient en lui des sensations de plaisir ou de douleur, de bien ou de mal : par un effet naturel de son organisation, il conçut pour eux de l’amour ou de l’aversion ; il désira ou redouta leur présence : et la crainte ou l’espoir furent le principe de toute idée de religion.
« Ensuite, jugeant de tout par comparaison, et remarquant dans ces êtres un mouvement spontané comme le sien, il supposa à ce mouvement