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Page:Volney - Œuvres choisies, Lebigre, 1836.djvu/24

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xiv
NOTICE SUR LA VIE ET LES ÉCRITS

Ce ne fut qu’après qu’il put converser en arabe avec facilité, qu’il prit réellement son essor : il fit ses adieux aux moines qui l’avaient accueilli, et, après s’être muni de lettres de recommandation, pour différents chefs de tribu, il commença son voyage.

Il prit un guide qui le conduisit dans le désert auprès d’un chef auquel il était particulièrement adressé. Aussitôt qu’il fut arrivé près de lui, Volney présenta une paire de pistolets à son fils, qui accepta ce présent avec reconnaissance. Dès que le chef eut lu la lettre que Volney lui avait remise, il lui serra la main en lui disant : « Sois le bienvenu ; tu peux rester avec nous le temps qu’il te plaira. Renvoie ton guide, nous t’en servirons : regarde cette tente comme la tienne, mon fils comme ton frère, et tout ce qui est ici comme étant à ton usage. » Volney n’hésita pas à se fier à l’homme qui s’exprimait avec tant de franchise : il eut tout lieu de voir combien les Arabes étaient fidèles à observer religieusement les lois de l’hospitalité, et combien ces hommes que nous nommons des barbares nous sont supérieurs à cet égard. Il resta six semaines au milieu de cette famille errante, partageant leurs exercices et se conformant en tout à leur manière de vivre.

Un jour le chef lui demanda si sa nation était loin du désert, et lorsque Volney eut tâché de lui donner une idée de la distance : « Mais pourquoi es-tu venu ici ? lui dit-il. — Pour voir la